Lecture vivante et réjouissante du roman "Les Esprits de la terre", épisode 1
Lecture vivante et réjouissante en 7 épisodes du roman les Esprits de la terre (1953), de Catherine Colomb, par Catherine Kunz, comédienne.
Sur la côte vaudoise entre le lac et le pied du Jura, César, héritier spolié et mal aimé, tente de renverser le cours du temps et de retrouver les enfants que lui, ses frères et sa sœur étaient.
Ecriture romanesque novatrice et ébouriffante à l'humour féroce et à la poésie consolatrice.
Durée 55 minutes.
Entrée prix libre
Les textes de Catherine Colomb qui décrivent les relations humaines dans toute leur complexité, les blessures d’enfances, les relations entre les forts et les faibles, la revanche des opprimés, restent d’une grande actualité et sont comme un miroir tendu à nos propres interactions familiales et sociales.
La difficulté d’accès au commun des lecteurs de l’œuvre de Catherine Colomb disparaît quand ses textes sont lus ou dits.
Un travail de désentrelaçage de son écriture permet de faire entendre les différentes voix narratives en les distinguant.
Le texte nous est alors révélé, toujours riche, foisonnant, imbriqué, mais limpide.
L’objectif de la démarche de Catherine Kunz est de rendre les romans de Catherine Colomb accessibles à un large public. Elle aimerait les faire entendre, faire apparaître son univers si incroyablement touchant, drôle, bienfaisant et réparateur aussi.
Episode 1 Les Esprits de la terre (extrait)
— Ah ! Ce César c’est ma croix, c’est...
— Mais ma bonne s’il nous réclamait sa part ?
— Sa part ! Il y a beau temps qu’il l’a mangée depuis vingt-cinq ans qu’il mange à notre table et couche dans mes draps. Et je te demande un peu, comment marier Isabelle avec cet individu dans la famille ? Pense à cet officier français ; elle croyait déjà... Elle brodait le filet du matin au soir parce qu’il lui disait : « Oh ! Mademoiselle Isabelle, vous ne faites pas de filet ? Chez nous toutes les jeunes filles... » Pourquoi est-il parti, cet officier, sans crier gare ? Et Benjamin ? Elle lisait tous les livres parus sur la mission de Bâle. Et Julien? Oh! Oh! César ma croix!
Elle se mit à gémir si fortement que les villageois effrayés passèrent la tête à la fenêtre : « C’est la baronne. Qu’est-ce qu’elle a ? Pourvu que nos vitres ne tombent pas comme l’autre jour ! »