UN DESSINATEUR, UN PEINTRE, UN GRAVEUR, UN ARTISTE HAUTEMENT ORIGINAL

Cette grande rétrospective proposée par l’Association Marckedefabrik permet une immersion totale dans l’univers de Pierre Schopfer.

Pierrot, comme on l’appelle communément, est un artiste dans sa plus noble expression : ouvert au monde, il se laisse si entièrement pénétrer par ce qu’il perçoit que cela donne lieu à des surgissements, à des apparitions qu’il aime nommer épiphanies. Cet état de furieuse attention est ce qui lui fait voir, dans le paysage happé le crayon à la main, pléthore de corps féminins, parfois tronqués ou en torsion : des corps-rochers, corps-paysage, bref, des dames de Pierre.

Cette exposition n’est pas seulement une découverte de cet œuvre singulier, c’est aussi un voyage au cœur de La Filature, un site exceptionnel ayant pour vocation de tisser des liens entre art, culture, artisanat, nature, et s’y retrouver pour passer un moment chaleureux.

ÉPIPHANIES. DAMES DE PIERRE

Pierre Schopfer compte plus de 60 ans de créations ; une vie dédiée à son art, sans concessions, avec une personnalité et une originalité sans comparaison possible.

Cette large rétrospective met en scène, en quatre volets, l’œuvre de l’artiste par trop discret : de la Bretagne qui est devenue sa source de création principale, à un hommage à l’artiste Marianne Décosterd, l’amour de sa vie, puis d’un regard sur son interprétation insolite des peintures du Tintoret de la Scuola de San Rocco à, en dernier lieu, une promenade dans le Lavaux qu’il a exploré de son œil acéré allié à sa main habile.

Dans ce riche parcours, il est également mis en exergue sa production remarquable de livres d’art, son savoir-faire de buriniste comme sa passion pour l’estampe – le graveur ayant expérimenté quasiment tous les procédés – et, enfin, son intérêt pour la nature morte qui dépeint fleurs et oiseaux morts.

Par ailleurs, en plus d’être artiste, Pierre Schopfer est un esthète aguerri, ayant collectionné des œuvres sa vie durant. Des tableaux qui ornent quasiment toutes les pièces de la maison de La Chaux ont été retirés des murs de sa demeure pour les exposer ici. Affinités sélectives, pour la plupart des œuvres d’amis également peintres-graveurs, elles disent son ardente admiration pour ses pairs : Albert Chavaz, Albert-Edgar Yersin, Camille Corot, Denise Voïta, Edmond Quinche, Eugène Carrière, Félix Vallotton, Frédéric Studer (dit Urs), Heinrich Aldgrever, Ilse Lierhammer, Jacqueline Oyex, Jean Fautrier, Pierre Tal-Coat, Pietro Sarto, Utagawa Hiroshige et Valentine Schopfer.

Dessins, gravures – en particulier le cliché-verre qu’il pratique depuis 1982 –, peintures, aquarelles, encres, pastels, toutes les techniques pratiquées par le maître de la « gravure diaphane » sont présentées dans l’exposition.

L’artiste, ouvert au monde, se laisse pénétrer par ce qu’il perçoit, étant de la sorte sujet à des apparitions. Ces épiphanies, comme il aime à le dire, lui fait voir, dans le paysage observé le crayon à la main, des corps féminins, parfois tronqués ou en torsion. Ce sont des corps-rochers, des corps-paysage, en un mot, des dames de Pierre qui, dans un second temps, se donnent à lire à la surface du papier sensibilisé ou au sein de la matière picturale.

Sébastien Dizerens, commissaire d’exposition 

HORAIRES ET ÉVÉNEMENTS

L’exposition, outre une ouverture hebdomadaire au public du jeudi au dimanche de 14h à 19h, sera ponctuée par plusieurs événements:

Vernissage :
le samedi 24 août à 16h
Allocution à 17h par le commissaire d’exposition Sébastien Dizerens

Concert-spectacle :
le vendredi 13 septembre à 19h, Brel en vie et en chanson par Jean Quinche

Lecture :
le jeudi 10 octobre à 19h30, Camille Corot et le cliché-verre par Catherine Kunz

Démonstration de la technique du cliché-verre :
le samedi 12 octobre, visite guidée de l’exposition à 14h, puis démonstration de la technique par l’artiste dans son atelier à La Chaux vers 15h30. Uniquement les 15 premiers inscrits à sebdizerens@hotmail.com (CHF 20.-)